• Les Talibés

    Juste un petit article pour vous parler des talibés. Les talibés sont en fait des enfants qui sont retirés de l'école normale ou de leur environnement régulier pour être confiés à des marabouts qui vont leur apprendre le Coran. Afin de leur apprendre l'humilité, on les oblige à aller quêter dans la rue. Ils sont souvent pieds nus, on l'air d'être mal nourris et pas en très bonne santé. Ils doivent ramener en moyenne 100 ou 200 cfa (environs 20 cent ou 40 cent) par jour, et parfois, s'ils ne les ramènent pas, ils sont maltraités.

    Il faut apporter une nuance ici. Ce ne sont pas tous les marabouts qui ont de mauvaises intentions, mais malheureusement, c'est plus courant d'en voir abuser des talibés pour s'enrichir.

    Pour être plus spécifique, le sens étymologique du terme veut dire "un disciple, un étudiant ou un élève apprenant le coran".

    Il y a normalement 2 situations qui vont faire en sorte que les enfants deviennent des talibés;

    1- les parents ont des convictions religieuses très fortes

    2- les parents sont très démunis et ne peuvent pas subvenir aux besoins de leur enfant

    Malheureusement, dans bien des cas, les parents ne savent même pas où on emmène leur enfant et s'il est bien traité. Souvent, si l'enfant ne réussi pas à gagner sa pitance, il préfère ne pas rentrer de peur de se faire punir sévèrement. Plus souvent qu'autrement, les talibés vivent dans des conditions d'hébergement précaires, dorment dans des bâtiments à moitié construits et à même le sol. Tous ceux que j'ai croisés ne portaient pas de chaussures. Il semble que plus ils ont l'air misérables, plus ils ont de chance de gagner leur pitance. Je tiens aussi à préciser que c'est un phénomène presqu'exclusivement sénégalais.

    Bref, pourquoi je vous parle des talibés? Parce que bien que j'en ai croisés quelques uns depuis mon arrivée ici, aujourd'hui, j'ai vécu mon premier vrai contact avec eux. Oh, ça n'a duré que quelques secondes, mais assez pour justifier tout ce que j'ai lu et entendu sur le sujet. Je m'explique:

    Je marche tranquillement du travail jusqu'à l"hôtel. Je suis blanche, et j'ai un sac à dos et un sac à main bien en vue. Je me suis habituée aux regards et je commence à avoir des connaissances sur la route de l'hôtel au travail. Or, tout à coup, un groupe de 8 jeunes garçons commence à danser et chanter autour de moi. Ils sont nu pied, on chacun un plat vide entre les mains et des vêtements en mauvais état. Par contre, ils sont ÉNERGIQUES comme jamais! (J'imagine que ce qui se disait dans leur tête c'est: ça y est, une toubab qui va avoir pitié de nous et qui va faire notre journée!!) Ils chantent en wolof et je ne comprend rien, mais je souris parce que somme toute, il sont mignons. Je n'ai pas du tout l'intention de leur donner de l'argent ou quoi que ce soit (s'ils avaient été moins nombreux, je leur aurait donné de la nourriture, mais je sais que ça crée le chaos dans un grand groupe lorsqu'on a qu'un tout petit peu de nourriture) et je sais que lorsqu'ils vont s'en apercevoir, ils vont me laisser tranquille. Après quelque mètres de cette représentations disons originale, le plus petit d'entre eux me regarde et me dit en français: "donne moi de l'argent". Le reste du groupe continue de danser et chanter pendant que je marche. Je répond doucement : "Je n'en ai pas"... et dans la seconde, POUFF, ils ont changé de chemin et ont arrêté de me suivre.

    Malgré le fait que ça me brise le coeur de les voir ainsi, je me refuse d'encourager un système empreint de corruption. Ces enfants sont des esclaves modernes, et ce n'est pas en leur donnant de l'argent que je vais m'assurer qu'il y ait moins d'enfants comme eux, au contraire.  Par contre, je vais me garder une barre tendre ou deux sur moi en tous temps désormais. Comme ça, j'aurai la confiance un peu plus tranquille lorsque je les verrai et que j'aurai droit à un spectacle comme celui d'aujourd'hui.


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  • Nanga Def? Mangi fi!

    En traduction simultanée, ça veut dire: Ça va? Très bien! Je me plais à m'imaginer que comme Mangi fi ressemble beaucoup à magnifique, les sénégalais ont choisi ce mot pour dire ça va bien parce que la vie, pour eux, c'est magnifique!

    Bon, je ne sais pas si je suis claire, alors je vais poursuivre comme si de rien n'était...

    Mon amie Alice a officiellement quitté Dakar pour aller à Kaolak lundi. Je me suis donc retrouvée toute seule pour la première fois depuis bien longtemps. C'est difficile de réapprivoiser la solitude. Ce n'est pas un sentiment qui me déplais, mais c'est définitivement un sentiment à apprivoiser tranquillement. Je n'ai normalement pas de problème lorsque je voyage toute seule. En fait, c'est même quelque chose que je recherche une fois de temps en temps. Je trouve que ça me fait du bien. Ça me permet de réfléchir, de faire un bilan, de mettre les choses au clair. Les longues heures de déplacement à écouter de la musique ou à lire finissent toujours par devenir de longues séances de réflexion. En fait, je réalise maintenant que je deviens même très inspirée lorsque je lis des bons livres. Par exemple, l'an dernier, j'ai lu Pancol pendant les 6 jours de notre road trip au travers du Canada. Elle a déclenché des réflexions de toute sorte chez moi, à cause de son écriture. C'est fort agréable comme sentiment.

    Cependant, pour le moment, je ne prend pas beaucoup plaisir à être seule. L'unique autre fois où ça m'est arrivé est lorsque je suis arrivée en Australie, et que j'ai réalisé que j'étais à presque 20 000 km de la maison. La première semaine a été difficile, mais après j'ai rencontré des gens et ça s'est bien passé. La nuance, en ce moment, c'est que je ne suis pas dans un contexte où je change d ville à chaque 3 jours, et que je suis dans une auberge de jeunesse où tout le monde voyage et vis de nouvelles expériences. Malgré le fait que tout le monde est gentil et que les sénégalais semblent trouver la vie magnifique (mangi fi!!) malgré tous les dysfonctionnements de leur société, il reste qu'en ce moment, je suis absolument différente, et qu'à cause de ça, je dois faire attention. Les rencontres ne sont pas aussi faciles à faire, mais comme je déménage samedi dans une maison où beaucoup d'autres expatriés vivent, et qu'en plus, une famille sénégalaise en est propriétaire, ma situation risque de changer, et j'ai bien hâte. 

    Je me relis et je me dis que je réfléchis peut-être plus que je ne le pense, dans le fond..... ;)

    Outre tout ça, j'ai rencontré officiellement Maguette Diop, le secrétaire-trésorier de l'équipe de Coordination de la CNVAF. Comme je l'ai mentionné précedemment, il m'avait envoyé énormément de documentation à lire afin de me situer par rapport à l'organisaton. C'est donc ce que j'ai fait dans les 2-3 derniers jours, tout en commençant à penser à ma planification stratégique. J'ai réalisé qu'il y avait un manque de communication entre CNVAF et les maisons VAF, et que c'était avant tout l'une des choses qui devraient être réglées au cours des prochaines semaines. 

    La rencontre avec Maguette s'est avérée très intéressante et stimulante. C'est quelqu'un de très gentil et de généreux, et en plus, il est extrêmement dévoué envers CNVAF. Nous avons discuté beaucoup de ce qu'il attendait du plan stratégique, et nous avons déjà discuté de mesures à mettre en place afin de faciliter la communication ainsi que le suivi et l'évaluation des activités. Nous allons commencer à travailler ensemble lundi ou mardi, et samedi dans l'après-midi, je vais rencontrer la présidente de CNVAF, qui nous reçoit chez elle. J'ai bien hâte, je sais que d'avoir un horaire bien rempli va me motiver et faire en sorte que je vais moins m'ennuyer de ma vie sociale à Québec!

    Ce soir, si tout va bien et que je ne m'endors pas avant l'heure des sénégalais, je suis supposée aller voir un spectacle dans un restaurant pas loin de l'hôtel où je réside. L'orchestre s'appelle Degg Dadj, et c'est en fait un groupe de 6 batteries. Oui oui, vous avez bien lu 6 batteries! Ça a l'air particulièrement intéressant, voici un extrait de leur présentation:

    "Le concept reste simple. Le cercle est de mise comme pour tout sabar, des percussionnistes traditionnels et des danseurs professionnels et amateurs font la joie du public. Mais la surprise c'est lorsqu'on entend des rythmes inconnus et des sonorités curieuses à l'intérieur de notre traditionnel thieboudieune.

    Mais aussi surprenant que ça puisse paraître, ça se laisse entendre et même danser. Ça suscite le sourire et même l'inspiration d'y rajouter des mouvements tirés d'ailleurs. L'harmonie est strictement respectée et il faut voir la passion, les gesticulations du chef d'orchestre et la concentration des musiciens pour comprendre qu'il ne s'agit plus là d'un simple regroupement de percussionnistes. Le langage est sérieux, appris, compris."

    Pour le reste, suivre le lien suivant: http://agendakar.com/index.php/la-redak/vie-urbaine/item/degg-na-dadj

    J'ai vécu hier ma première expérience officielle de la célèbre caractéristique des Africains: ILS SONT TOUT LE TEMPS EN RETARD! Par exemple, hier, nous voulions assister à la grande ouverture de la semaine de la mode à Dakar. Le spectacle suivi du défilé de mode était annoncé à 19h. Lorsque je suis partie à 21h30, ce n'était pas commencé (et nous étions arrivées à 20h juste pour être sûres), et la collègue avec qui j'y ai été est restée plus longtemps, mais elle m'a dit que lorsqu'elle est partie à 22h30, ça n'avait toujours pas commencé!! Hahahaha! C'est donc de dire que le spectacle de ce soir est annoncé à 21h, mais les gens avec qui j'y vais n'ont pas encore terminé de souper (il est 21h30) et je pense que le spectacle ne commencera pas avant un bon moment! Hahahaha! en tous cas, tant que j'ai une bière et des gens avec qui attendre, je suis bien heureuse! :)

    Dernière anecdote: ma collègue m'a aussi raconté qu'au Mali, un chanteur très populaire a déjà commencé un spectacle.... 6 heures en retard! Et les gens ont attendu! C'est dire, tout de même!

    Sur ces réflexions extrèmement MANGI FI (je n'utilise pas bien ce terme je pense hahahha), je vais me préparer pour la soirée!

    À la prochaine! Ba bennen!! :)

     

    P.S. Je n'ai toujours pas compris comment mettre des images sur les articles, donc je suis désolée si vous avez juste mes mots pour vous imaginer mes réflexions! Mon défi est qu'à la fin de l'été, je mette des photos! ;)


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  •  Mettre les mains à la pâte...

            Je n'arrive pas à croire que ça fait seulement 4 jours que je suis à Dakar. J'ai écris un article jeudi, j'ai donc seulement 2 jours à vous raconter! J'ai pourtant l'impression d'avoir vécu assez de choses pour deux semaines... C'est ce que ça fait quand tout est nouveau...

    D     Vendredi, donc, j'ai rencontré officiellement les gens avec qui je vais travailler, et j'en ai appris beaucoup sur mon organisation. 

          Convergence Nationale pour la Valorisation des Activités des Femmes (CNVAF) est une organisation créée par et pour les femmes. Elle est née en 2003 à travers l'entrée en filière de construire un leadership féminin fort et durable et d'une représentation effective des femmes dans les instances de décisions. CNVAF est composée de plus de 100 organisations (réseaux de femmes, groupement féminins, etc) et comptant ensemble plus de 90 000 membres à travers le pays. Les femmes doivent participer dans le développement, et cette participation doit être visible et être reconnue.

           Au travers du pays, il y a plusieurs maisons de valorisation des activités des femmes (MVAF). Dans chaque MVAF il y a une directrice, une secrétaire, des conseillers en environnement et en genre. Chaque maison a son autonomie et fait ses formations. Bref, CNVAF est la maison mère qui est composée des MVAF. Il y a des MVAF dans les villes suivantes: Louga, Thies, Dakar, Fatick, Kaolak et Tambacounda. Il y a 3 MVAF qui ne sont pas encore équipées mais qui se considèrent comme tel, et CNVAF a l'intention d'ouvrir des MVAF dans plusieurs autres villes, dont Saint-Louis, l'ancienne Capitale. L'une des clés du succès des MVAF et donc de CNVAF est le fait que la responsabilité et la prise de décision est décentralisée. Ils travaillent à aller vers une autonomie. Cela fait partie de la vision de la CNVAF. Même si CNVAF n’a pas de projet, les MVAF peuvent tout de même avoir des activités       

           Voici les membres actifs chez CNVAF. Je tiens à souligner qu'ils sont tous bénévoles et accomplissent un travail immense avec très peu de moyens. J'admire leur courage et leur bonne volonté.

    -       - Mme. Aïssatou N'Diaye: Chargée à la formation

    Ma   - M. Maguette Diop, directeur

    -       - Mme. Fatou Leye, animatrice genre

    -       - Mme. Marietou M’Bengue, secrétaire

    Une autre stagiaire a aidé à faire le plan stratégique en 2005, ce qui a permis d’avoir un budget de l'Union Européenne (UE) et d’ouvrir des maisons de valorisation des femmes. Jusqu'en 2009, les bailleurs de fonds principaux étaient l'UE et le Centre d'Études et de Coopération Internationale (CECI), l'organisation Canadienne qui m'a envoyé ici. Le CECI est toujours présent, mais l'UE s'est retirée du financement après le dernier projet de CNVAF. L’UE a donné beaucoup d’argent, et CNVAF était le 2e plus gros financement de l’UE en Afrique. Lorsque l’UE s’est retirée, ils n’avaient pas prévu que cela créerait un si gros vide, ils ont donc été un peu surpris. Après l’AG de décembre 2011, ils ont décidé de faire le plan stratégique de 2012-2017 afin de restructer l'organisation pour la rendre plus efficace devant leur nouvelle situation financière.

    Le but du plan stratégique est de savoir où on va, comment on y va, etc. Ils ont fait plusieurs évaluations et se sont rendus compte de certaines limites de l'organisation et qu’ils avaient pris des directions qui ne sont plus nécessairement les bonnes. Ils ont aussi constaté des choses à améliorer qui auraient dues être améliorées avant.  Il y avait beaucoup de difficulté qu’ils auraient pu anticiper s'ils avaient les outils.  Il faut un nouveau plan stratégique qui sera partagé au niveau national et compris par tous, fait sous forme de leçon, qui amènera une nouvelle vision par rapport aux enjeux de développement au Sénégal. Les gens doivent être ouverts, il faut critiquer l’ancien plan stratégique, il faut être critique de la manière de travailler, faire ressortir une nouvelle direction à prendre par rapport aux besoins et attentes des femmes.

    J'ai l'honneur et la tâche d'aider l'équipe à élaborer le plan stratégique pour 2012-2017.  Puisque les locaux de CNVAF sont situés dans le quartier Yoff, et que c'est assez loin, et que dans les faits, les locaux de CNVAF sont presque vide, qu'il n'y a pas internet, le CECI va me donner un bureaux dans leurs locaux, qui sont dans le quartier Point-E. Je vais donc partager mon temps entre le CECI et les locaux de CNVAF lorsque j'aurai besoin d'être présente. Cela représente un gros défi, mais un beau défi. J'ai beaucoup de documents à lire pour être bien au courant et être capable de redéfinir mon mandat et de commencer à travailler. Heureusement, CNVAF a BEAUCOUP de documentation, ce qui est d'une grande aide lorsqu'il est temps de faire le suivi et l'évaluation. Je suis bien consciente que ce ne sont pas toutes les organisations qui documentent autant, et je me compte très chanceuse de tomber dans un organisation qui travaille au genre et au développement en plus d'être bien organisée, parce que c'est ce qui m'intéresse le plus dans le développement, et que cela va me faciliter la vie.

    Après la rencontre avec l'organisation, Oumar Thiam, le chargé de programme sectoriel Uniterra nous a emmenées, moi et Alice, manger au CNCR, une autre organisation partenaire du CECI. Nous avons donc partagé un repas traditionnel sénégalais. C'est donc assis parterre avec de nombreux inconnus que nous avons partagé un Yassa au poulet, absolument délicieux! C'est bien la première fois que je mange le même plat que plusieurs personnes que je ne connais pas, mais ce fût une expérience très agréable! Et certainement très très goûteuse! Ce soir on est invitées chez des amis d'Alice pour déguster un tieboudienne, un autre plat typique sénégalais... Un autre régal en perspective!

    Pour ce qui est de notre journée d'hier, nous avons osé partir toutes seules au centre ville de Dakar, pour aller au Marché Sandaga. Il faut dire que c'est une expérience particulière; jusqu'à maintenant, nous avons toujours été conduites par le chauffeur de CECI, cette fois, nous devons négocier avec un chauffeur de taxi. On nous avait dit qu'on ne devait pas payer plus de 1500 CFA pour aller au centre ville, et nous avons du négocier fort avec 3 chauffeurs avant d'en trouver un qui a accepté. Rendu au centre ville, aussitôt débarquées du taxi, nous avons été confrontées au fait que je suis une minorité TRÈS visible au marché... C'est presque comme s'il était écrit direct dans mon front GROS POISSON!!! Après une expérience un peu stressante avec des marchants trop insistants, j'ai fini par trouver le tour de me promener dans me faire harcerler, arnaquer ou d'avoir le sentiment d'être suivie. Il suffit de ne regarder RIEN ni personne, et d'encore moins parler à des gens. Dès que tu le fais, 3 autres vendeurs t'encerclent et tentent de te vendre des trucs dont tu te fiches carrément. Haha! C'est donc un joyeux choc culturel, mais on s'y est vite fait. Nous avons même trouvé un ami, Mamadou, qui tient un kiosque de Boubou (robes traditionnelles sénégalaises). Après de fortes négos, nous avons réussi à acheter des boubous pour 5000 CFA... alors qu'ailleurs, on essayait de nous les vendre à 25 000 CFA... Mamadou nous a raccompagnées jusqu'à la rue où plusieurs taxi y étaient, et a convaincu un chauffeur de taxi de nous amener chez nous pour 1500 CFA. Ce fut une belle expérience malgré le début stressant de l'aventure.

    Mon amie Alice quitte demain pour Kaolak, je suis bien triste de la voir partir, nous avons passé beaucoup de temps ensemble et on se rend compte qu'on s'entend très bien. Je lui souhaite plein de succès à Kaolak, et je sais que je vais la revoir au cours de l'été. Alice étant camerounaise, elle a été mon interprète culturelle jusqu'à maintenant. Je dois donc me débrouiller seule! Mais j'ai confiance; dans le pire des cas, il y a les textos! ;)


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  • Premières Impressions Dakaroises...

    Salamalekum chers camarades!

    Eh oui, je commence à pratique mon wollof! Jusqu'à maintenant, je peux dire Bonjour et j'ai chaud... Hahaha. 

    Après 24h dans les aéroports, j'étais fatiguée hier. Québec - Montréal, Montréal - Paris, Paris - Dakar. 

    En sortant de l'avion, j'ai été tout de suite frappée par l'humidité. Avant de partir, j'avais vu sur la météo de Dakar qui indiquait qu'il faisait 24 degrés avec 94% d'humidité, mais je me disais que ce n'était pas possible!! ERREUR! C'est très possible, et ça parait. Avec un taux d'humidité pareil, on sue juste à rester là sans rien faire! Je ne veux même pas imaginer ceux qui doivent travailler aux champs directement sous le soleil. En plus, aujourd'hui, les dakarois m'ont dit qu'il faisait "frais". Dear God, ça va être quoi quand il va faire chaud pour eux?? Je m'inquiète déjà haha. 

    Avant d'arriver en Afrique, je me faisais la réflexion comme quoi, peu importe où j'avais été dans le monde, je me retrouvait toujours en terrain connu dans un aéroport. Je me disais que ce serait la même chose à Dakar. ERREUR! C'est déjà un peu un choc culturel l'aéroport, par le simple fait qu'il y a des tonnes de gens qui sont "à ta disposition" pour t'aider moyennant quelques frais... Le truc, c'est qu'ils ne te demandent pas ton avis, ils t'aident! Il y a donc un gentil jeune homme qui m'a aidée à trouver mes bagages et qui m'a accompagnée jusqu'à la voiture, sauf que rendu là, il m'a demandé de l'argent! Le pauvre, je n'avais absolument pas un rond sur moi, et il a attendu à côté de la voiture pendant un moment. La seule chose que je pouvais lui offrir, c'était un livre de lecture, mais ça, ça ne l'intéressait pas... Eh ben dis donc... ;) Je comprend maintenant pourquoi on nous avait dit de ne JAMAIS quitter l'aéroport seuls si jamais la personne du CECI n'y était pas... C'est disons assez intimidant. L'autre truc qui est différent c'est qu'aux douanes, on prend une photo et nos empreintes digitales... Bing, Bang, Bienvenue au Sénégal mademoiselle!

    Le chauffeur du CECI est troooop sympa, on discute jusqu'à l'hôtel, et il ri beaucoup de ma stupéfaction de voir le système de transport en commun sénégalais.... qui consiste littéralement en des autobus datant du moyen âge presque, tellement remplis de monde qu'il y a des gens accrochés à l'extérieur, sur la porte.... Faut le faire. Il est surpris lorsque je lui dit que ce n'est pas comme ça chez nous... Eh ben! 

    Rendue à l'hôtel, je retrouve ma copine Alice de l'université. Après m'être installée dans ma chambre ROSE (les majuscules sont nécessaire!!), on boit du vin rosé en discutant. Ça fait du bien d'être avec quelqu'un de connu après tous ces transits.

    Le lendemain (aujourd'hui, donc) présentation officielle de tout de monde aux bureaux du CECI à Dakar, déjeûner de bienvenue et visite de la ville. J'adore Dakar, c'est complètement un autre monde. C'est coloré, ça sent bon, les femmes sont magnifiques, les marchands ambulants sont partout et vendent N'IMPORTE QUOI, ça va des fers à repasser, aux assiettes, en passant par les cartes à cellulaire... j'en ai même vu un qui vendait des canaris vivants aux gens dans les voitures! Assez impressionant!

    On est traitées comme des reines, le chauffeur du CECI nous conduit partout, et Madame Sy, la comptable du CECI nous accompagne et nous prend en charge. Je n'ai pas vraiment été confrontée à la vie sénégalaise et encore moins à la vie dakaroise. On verra bien mes impressions lorsque je serai plus laissée à moi même! Madame Sy me cherche un appartement à moi toute seule. Ça, ça sera intéressant. Je n'ai jamais vécue seule!

    Until next time, Mangi dem!


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  • Décompte: 7 jours

    À 7 jours de mon départ pour la plus grande aventure de ma vie, je réfléchis beaucoup (pour faire changement). Je me demande si on est prêt pour ce genre d'expérience. Je pense que peu importe la formation, l'ouverture d'esprit, la motivation, le nombre de lectures, les gens rencontrés ou les histoires entendues, c'est tellement une expérience personnelle que c'est impossible d'être prêt. Ceci dit, on peut être préparé, mais prêt, non. 

    Je pars les attentes au plus bas (ou plutôt, je pense que je pars les attentes au plus bas, on verra bien ce que j'écrirai ici même dans 1 mois haha), le vent dans les voiles, mon ordinateur au fond du sac, des pantalons en lin et des jupes longues plein les bagages. 

    Je pars vers un inconnu que je ne contrôles pas ou peu.

    Je pars à l'aventure. Seule, mais avec tout le monde. Seule, mais avec moi. Seule avec ma formation et mes expériences. Finalement, je ne suis pas toute seule pantoute!

    L'impression que j'ai, c'est de me laisser tomber dans le vide, tout en sachant que tout va être correct.

    Le vent dans les voiles, la tête dans les nuages, les pieds sur terre, le coeur au chaud.

    Sénégal, Léa, 3 mois. C'EST PARTI!


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