• Mettre les mains à la pâte...

     Mettre les mains à la pâte...

            Je n'arrive pas à croire que ça fait seulement 4 jours que je suis à Dakar. J'ai écris un article jeudi, j'ai donc seulement 2 jours à vous raconter! J'ai pourtant l'impression d'avoir vécu assez de choses pour deux semaines... C'est ce que ça fait quand tout est nouveau...

    D     Vendredi, donc, j'ai rencontré officiellement les gens avec qui je vais travailler, et j'en ai appris beaucoup sur mon organisation. 

          Convergence Nationale pour la Valorisation des Activités des Femmes (CNVAF) est une organisation créée par et pour les femmes. Elle est née en 2003 à travers l'entrée en filière de construire un leadership féminin fort et durable et d'une représentation effective des femmes dans les instances de décisions. CNVAF est composée de plus de 100 organisations (réseaux de femmes, groupement féminins, etc) et comptant ensemble plus de 90 000 membres à travers le pays. Les femmes doivent participer dans le développement, et cette participation doit être visible et être reconnue.

           Au travers du pays, il y a plusieurs maisons de valorisation des activités des femmes (MVAF). Dans chaque MVAF il y a une directrice, une secrétaire, des conseillers en environnement et en genre. Chaque maison a son autonomie et fait ses formations. Bref, CNVAF est la maison mère qui est composée des MVAF. Il y a des MVAF dans les villes suivantes: Louga, Thies, Dakar, Fatick, Kaolak et Tambacounda. Il y a 3 MVAF qui ne sont pas encore équipées mais qui se considèrent comme tel, et CNVAF a l'intention d'ouvrir des MVAF dans plusieurs autres villes, dont Saint-Louis, l'ancienne Capitale. L'une des clés du succès des MVAF et donc de CNVAF est le fait que la responsabilité et la prise de décision est décentralisée. Ils travaillent à aller vers une autonomie. Cela fait partie de la vision de la CNVAF. Même si CNVAF n’a pas de projet, les MVAF peuvent tout de même avoir des activités       

           Voici les membres actifs chez CNVAF. Je tiens à souligner qu'ils sont tous bénévoles et accomplissent un travail immense avec très peu de moyens. J'admire leur courage et leur bonne volonté.

    -       - Mme. Aïssatou N'Diaye: Chargée à la formation

    Ma   - M. Maguette Diop, directeur

    -       - Mme. Fatou Leye, animatrice genre

    -       - Mme. Marietou M’Bengue, secrétaire

    Une autre stagiaire a aidé à faire le plan stratégique en 2005, ce qui a permis d’avoir un budget de l'Union Européenne (UE) et d’ouvrir des maisons de valorisation des femmes. Jusqu'en 2009, les bailleurs de fonds principaux étaient l'UE et le Centre d'Études et de Coopération Internationale (CECI), l'organisation Canadienne qui m'a envoyé ici. Le CECI est toujours présent, mais l'UE s'est retirée du financement après le dernier projet de CNVAF. L’UE a donné beaucoup d’argent, et CNVAF était le 2e plus gros financement de l’UE en Afrique. Lorsque l’UE s’est retirée, ils n’avaient pas prévu que cela créerait un si gros vide, ils ont donc été un peu surpris. Après l’AG de décembre 2011, ils ont décidé de faire le plan stratégique de 2012-2017 afin de restructer l'organisation pour la rendre plus efficace devant leur nouvelle situation financière.

    Le but du plan stratégique est de savoir où on va, comment on y va, etc. Ils ont fait plusieurs évaluations et se sont rendus compte de certaines limites de l'organisation et qu’ils avaient pris des directions qui ne sont plus nécessairement les bonnes. Ils ont aussi constaté des choses à améliorer qui auraient dues être améliorées avant.  Il y avait beaucoup de difficulté qu’ils auraient pu anticiper s'ils avaient les outils.  Il faut un nouveau plan stratégique qui sera partagé au niveau national et compris par tous, fait sous forme de leçon, qui amènera une nouvelle vision par rapport aux enjeux de développement au Sénégal. Les gens doivent être ouverts, il faut critiquer l’ancien plan stratégique, il faut être critique de la manière de travailler, faire ressortir une nouvelle direction à prendre par rapport aux besoins et attentes des femmes.

    J'ai l'honneur et la tâche d'aider l'équipe à élaborer le plan stratégique pour 2012-2017.  Puisque les locaux de CNVAF sont situés dans le quartier Yoff, et que c'est assez loin, et que dans les faits, les locaux de CNVAF sont presque vide, qu'il n'y a pas internet, le CECI va me donner un bureaux dans leurs locaux, qui sont dans le quartier Point-E. Je vais donc partager mon temps entre le CECI et les locaux de CNVAF lorsque j'aurai besoin d'être présente. Cela représente un gros défi, mais un beau défi. J'ai beaucoup de documents à lire pour être bien au courant et être capable de redéfinir mon mandat et de commencer à travailler. Heureusement, CNVAF a BEAUCOUP de documentation, ce qui est d'une grande aide lorsqu'il est temps de faire le suivi et l'évaluation. Je suis bien consciente que ce ne sont pas toutes les organisations qui documentent autant, et je me compte très chanceuse de tomber dans un organisation qui travaille au genre et au développement en plus d'être bien organisée, parce que c'est ce qui m'intéresse le plus dans le développement, et que cela va me faciliter la vie.

    Après la rencontre avec l'organisation, Oumar Thiam, le chargé de programme sectoriel Uniterra nous a emmenées, moi et Alice, manger au CNCR, une autre organisation partenaire du CECI. Nous avons donc partagé un repas traditionnel sénégalais. C'est donc assis parterre avec de nombreux inconnus que nous avons partagé un Yassa au poulet, absolument délicieux! C'est bien la première fois que je mange le même plat que plusieurs personnes que je ne connais pas, mais ce fût une expérience très agréable! Et certainement très très goûteuse! Ce soir on est invitées chez des amis d'Alice pour déguster un tieboudienne, un autre plat typique sénégalais... Un autre régal en perspective!

    Pour ce qui est de notre journée d'hier, nous avons osé partir toutes seules au centre ville de Dakar, pour aller au Marché Sandaga. Il faut dire que c'est une expérience particulière; jusqu'à maintenant, nous avons toujours été conduites par le chauffeur de CECI, cette fois, nous devons négocier avec un chauffeur de taxi. On nous avait dit qu'on ne devait pas payer plus de 1500 CFA pour aller au centre ville, et nous avons du négocier fort avec 3 chauffeurs avant d'en trouver un qui a accepté. Rendu au centre ville, aussitôt débarquées du taxi, nous avons été confrontées au fait que je suis une minorité TRÈS visible au marché... C'est presque comme s'il était écrit direct dans mon front GROS POISSON!!! Après une expérience un peu stressante avec des marchants trop insistants, j'ai fini par trouver le tour de me promener dans me faire harcerler, arnaquer ou d'avoir le sentiment d'être suivie. Il suffit de ne regarder RIEN ni personne, et d'encore moins parler à des gens. Dès que tu le fais, 3 autres vendeurs t'encerclent et tentent de te vendre des trucs dont tu te fiches carrément. Haha! C'est donc un joyeux choc culturel, mais on s'y est vite fait. Nous avons même trouvé un ami, Mamadou, qui tient un kiosque de Boubou (robes traditionnelles sénégalaises). Après de fortes négos, nous avons réussi à acheter des boubous pour 5000 CFA... alors qu'ailleurs, on essayait de nous les vendre à 25 000 CFA... Mamadou nous a raccompagnées jusqu'à la rue où plusieurs taxi y étaient, et a convaincu un chauffeur de taxi de nous amener chez nous pour 1500 CFA. Ce fut une belle expérience malgré le début stressant de l'aventure.

    Mon amie Alice quitte demain pour Kaolak, je suis bien triste de la voir partir, nous avons passé beaucoup de temps ensemble et on se rend compte qu'on s'entend très bien. Je lui souhaite plein de succès à Kaolak, et je sais que je vais la revoir au cours de l'été. Alice étant camerounaise, elle a été mon interprète culturelle jusqu'à maintenant. Je dois donc me débrouiller seule! Mais j'ai confiance; dans le pire des cas, il y a les textos! ;)


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :